En France, le nombre d’architectes d’intérieur avoisine près de 4 500 professionnels. Aujourd’hui, la rénovation de l’aménagement intérieur de l’habitat, et notamment la décoration d’intérieur, alimente cette profession puisqu’elle représente le plus fort investissement de la part des Français. Ce secteur est donc en plein boom. Si les confinements successifs ont permis à cette filière de se développer, le marché de l’emploi est actuellement au beau fixe.
Architecture d’intérieur, quelles sont les tendances actuelles ?
La première tendance a été initiée par les confinements successifs, lesquels ont encouragé les Français à revoir l’agencement de leur intérieur. Ils ont notamment dû s’adapter au télétravail en incluant des espaces de travail modulables au sein même de l’espace de vie familial.
L’autre tendance majeure de ces dernières années est l’éco-responsabilité. Cet enjeu procède directement de la prise de conscience écologique des Français concernant l’aménagement de leur logement. 70 % des architectes interrogés font état d’un intérêt croissant des Français pour les critères de développement durable dans leurs projets. 77 % d’entre eux intègrent d’ailleurs une démarche éco-responsable dans la mise en place de leurs chantiers. Par exemple, ils réutilisent des mobiliers ou des matériaux, choisissent des matériaux durables ou encore essayent de s’approvisionner localement, etc.
D’ailleurs, 55 % des foyers français sont prêts à débourser 5 à 10 % supplémentaire pour un produit écologique. Un prix supérieur pour les produits made in France est également plus facilement accepté par les ménages.
La hausse des prix des matériaux, est l’une des difficultés majeures rencontrées aujourd’hui par le secteur. Bien que les clients soient nombreux à accepter un prix supérieur pour un produit écologique, ils sont également nombreux à être vigilants quant au coût total de leurs travaux.
Or, aujourd’hui, l’une des causes majeures de l’inflation du coût des travaux est la hausse des prix des matériaux. Les matériaux du bâtiment (bois, sable, béton notamment) ont en moyenne subi une hausse de leurs prix de 15 à 25 %. La fluctuation des prix des produits et des matériaux, mais également l’augmentation du coût de l’énergie sont des défis quotidiens pour les professionnels de la maison. Ces défis devront encore être relevés pendant plusieurs années. En effet, la perspective de prix stabilisés n’est pas prévue.
En cause, plusieurs facteurs :
- la crise sanitaire qui a secoué le monde entier pendant plus de 2 ans
- les fermetures d’usines et les retards de livraison qui ne sont aujourd’hui toujours pas rattrapés et qui engendrent une crise de l’offre
- la guerre en Ukraine qui n’a rien arrangé puisqu’elle a notamment provoqué l’arrêt de nombreux échanges commerciaux avec la Russie, pays producteur de matières premières comme l’aluminium et l’acier
À cela, s’ajoute la situation en Chine, qui referme ses usines et freine ainsi les exportations pour d’abord se concentrer sur son propre marché intérieur.
Quels sont les travaux les plus demandés par les clients ?
Malgré ces déconvenues, les Français sont plus que jamais soucieux de leur décoration intérieure. Ils dépensent d’ailleurs de plus en plus d’argent dans la décoration. Selon le journal Les Échos, la décoration génère entre 16 et 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. 89 % des Français y accordent une importance et 77 % ont entrepris des travaux de décoration récemment.
La maison est un lieu où il faut se sentir bien. La décoration y contribue donc. Certaines demandes de clients reviennent d’ailleurs bien plus fréquemment, à l’instar des demandes ci-dessous :
- le réaménagement d’espace (chambre, salon)
- le rafraîchissement intérieur
- l’optimisation de l’espace (intégration de rangements et meuble sur-mesure)
- la décoration simple
- ou encore le shopping déco (shopping liste, moodboard)
55 % des clients font ainsi appel à un décorateur pour leur projet de décoration.
Plusieurs cursus sont possibles pour devenir architecte d’intérieur
De plus en plus nombreux à exercer ce métier en pleine expansion, les architectes d’intérieur doivent disposer d’un diplôme. Pour l’obtenir, il est nécessaire de suivre un cursus d’études de 5 ans. Ce cursus valide des compétences à la fois techniques, artistiques et réglementaires.
Les différentes formations ouvrant au métier d’architecte d’intérieur préparent le candidat à la maîtrise d’outils de conception et de représentation numérique, à la recherche plastique, aux connaissances en droit et législation ainsi qu’à la maîtrise des langues étrangères.
Le diplôme d’architecte d’intérieur peut également être acquis par la VAE (validation des acquis de l’expérience). La VAE permet d’obtenir une partie ou la totalité d’un diplôme, d’un titre ou d’un CQP (certificat de qualification professionnelle) inscrit au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles).
À côté des écoles privées en région, comme l’école EEGP et sa formation Architecte d’Intérieur & Designer (niveau mastère), le CFAI (Conseil Français des Architectes d’Intérieur) communique une liste d’écoles habilitées à délivrer le diplôme d’architecte d’intérieur. On y trouve des écoles publiques comme l’ENSAAMA (École Nationale Supérieure des arts appliqués et métiers d’art) située à Paris, l’ISDAT de Toulouse (institut supérieur des arts de Toulouse) ou encore des écoles privées telles que l’Académie Charpentier de Paris ou l’ESAIL de Lyon.
Si le secteur est actuellement dynamique, les statistiques recueillies en 2019 par le CFAI montrent que les rémunérations sont disparates : 34 % des répondants réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 35 000 €, 15 % entre 35 000 et 50 000 €, 19 % entre 50 000 et 100 000 €,17 % entre 100 000 et 200 000 € et 15 % dégagent un chiffre d’affaires de plus de 200 000 €.
Cette filière dynamique exige donc, comme beaucoup d’autres, d’innover en termes de communication pour se démarquer.