Choisir un poêle à bois

 

Vous êtes de plus en plus nombreux à choisir le chauffage au bois pour compenser les déperditions de votre logement. Aujourd’hui, plus de 7 millions de logements utilisent le bois comme mode de chauffage principal ou d’appoint en France, soit environ 1 logement sur 4 (source ADEME).

Dans cet article, nous nous intéresserons plus particulièrement aux systèmes indépendants, à bûches ou granulés (poêles, inserts).

 

Le bois, un choix économique

Le bois n’a pas toujours connu un franc succès. Avec l’arrivée des combustibles fossiles pendant les Trente Glorieuses, il a petit à petit été délaissé, car jugé contraignant, salissant, et peu intéressant financièrement face aux tarifs bon marché du gaz et du fioul notamment. L’autonomie des appareils n’était pas non plus très importante, ce qui rendait leur utilisation plus fastidieuse.

Un autre facteur explique son rejet à cette époque : son rendement. Celui-ci se définit comme le rapport entre l’énergie produite et l’énergie consommée. Votre logement peut avoir des besoins de 15 000 kWh, mais consommer 20 000 kWh. Cette différence s’explique donc par le rendement de l’installation de chauffage (75 % dans ce cas). Si aujourd’hui les poêles possèdent des rendements supérieurs à 80 % pour la plupart, ce n’était pas le cas des appareils fabriqués avant les années 1990, qui avaient des rendements de l’ordre de 50 % maximum.

Tous ces facteurs se sont en fait inversés depuis : hausse du cours du pétrole, stabilité du prix du bois, augmentation des rendements et de l’autonomie, développement du bois granulés… Le chauffage au bois apparaît aujourd’hui comme performant, moderne, écologique et meilleur marché face aux énergies fossiles.

Arrêtons-nous sur le prix. Afin de comparer le coût de plusieurs sources d’énergie, il faut convertir les m3 de gaz, les litres de fioul, les stères de bois et les tonnes de granulés en kilowatt heure (kWh).

Pour produire 10 000 kWh (consommation annuelle d’un logement de 100 m² correctement isolé), il faut 926 m³ de gaz naturel, 1 000 litres de fioul, 6,5 stères de bois, et un peu plus de deux tonnes de granulés. Autrement dit, un stère de bois produit environ 1500 kWh d’énergie et une tonne de granulés produit 4 700 kWh.

 

Le coût de l’énergie 

Les tarifs indiqués dans le graphique ci-dessus pour le bois bûche et le granulé constituent une moyenne de ceux pratiqués en Haute-Normandie. Les autres tarifs sont tirés de la base Pégase du Ministère du Développement Durable, abonnements compris.

Cependant, il faut, si l’on veut rester objectif, nuancer ces propos, car la hausse importante de la demande depuis plusieurs années entraîne des coûts un peu plus élevés pour le consommateur. Entre 2009 et 2013, le prix du granulé a augmenté de 22 %, une hausse inférieure à celle des énergies fossiles à la même période (+ 31 % pour le gaz naturel, + 58 % pour le fioul).

Attention cependant, les tarifs constatés au niveau national ne correspondent pas tout à fait à la réalité haut-normande, où les tarifs sont plus élevés, notamment pour le granulé. La base Pégase nous donne les tarifs suivants (au niveau national) : 278 € la tonne en vrac, 296 € la tonne en sac. Localement, dans l’Eure, nous constatons plutôt les tarifs suivants : 320 € la tonne en vrac, 350 € la tonne en sac, soit une différence de 15 %.

Reprenons l’exemple d’un logement de 100 m², avec une consommation correspondant à la moyenne nationale (180 kWh/m²/an en énergie finale), soit 18 000 kWh et calculons la facture annuelle selon la source d’énergie utilisée :

Le montant de votre facture annuelle peut donc fortement varier (facteur de 1 à 3,5) selon la source d’énergie !

Ainsi, une solution bois granulés en remplacement ou en complément d’un chauffage gaz naturel ne sera pas aujourd’hui un bon choix économique, mais il pourra se justifier par d’autres critères (confort, émissions de CO2 en baisse, utilisation d’une source d’énergie renouvelable, etc.).

 

Le coût du projet (investissement)

Le coût d’investissement est également à prendre en considération dans un calcul de coût global. Nous reviendrons plus en détail sur ce point dans la seconde partie de l’article ).

Le bois, un choix écologique

Les idées reçues sont assez fréquentes sur le bois-énergie. Si le bois a encore aujourd’hui une image de combustible polluant, c’est que nous avons tendance à penser aux anciens poêles ou inserts, et aux cheminées ouvertes qui sont encore très nombreux en France.

 

Choisir un appareil performant et du bois sec !

Comme nous l’avons évoqué plus haut, l’amélioration du rendement des appareils a permis de réduire l’impact environnemental du chauffage au bois, avec une meilleure combustion et des rejets de poussières en nette diminution. Un bois de bonne qualité garantira également une faible émission de particules.

De plus, le bilan en termes de gaz à effet de serre du bois-énergie plaide en sa faveur. La combustion du bois dégage du CO2 (et de la vapeur d’eau), mais ce dégagement est compensé par la quantité de CO2 que l’arbre a pu absorber lors de sa croissance en forêt. On parle alors de bilan neutre en CO2. La figure suivante montre le net avantage des filières bois en termes de bilan effet de serre comparativement aux énergies classiques :

 

Comment réduire les émissions de polluants dans l’atmosphère ?

Avoir un appareil performant est un bon début, mais d’autres précautions doivent être prises :

Utilisez du bois sec contenant moins de 20 % d’humidité. Un bois humide fournit environ deux fois moins d’énergie qu’un bois sec, dégage davantage de substances polluantes, dégrade le rendement de l’appareil et encrasse le conduit de fumées.

Ne brûlez pas de bois traité, souillé : palettes, meubles, bois de charpente… Les traitements qu’ils ont subis dégagent des substances toxiques et “nocives” pour l’appareil.

Ne faites pas fonctionner votre insert/poêle à allure réduite : vous dégraderez le rendement de l’appareil, et produirez beaucoup plus de particules toxiques. C’est notamment pour cette raison qu’il ne faut pas surdimensionner un appareil de chauffage au bois afin qu’il puisse tourner la majeure partie du temps à sa puissance nominale 1. À l’inverse, ne chargez pas trop votre foyer, au risque de détériorer l’appareil (températures trop élevées).

Utilisez la technique d’allumage inversé : couramment, on commence par le petit bois, sur lequel on ajoute de plus grosses bûches. Cette méthode, même avec un bois sec, produit davantage de fumées que l’allumage inversé. Posez au fond du foyer de grosses bûches, puis d’autres de plus en plus petites au-dessus. Les gaz résultant de l’allumage sont beaucoup mieux brûlés qu’avec la méthode dite classique.

Évitez les bûches de grandes dimensions (50 cm) qui ont un fort taux d’émissions polluantes, car peu approvisionnées en air. Préférez des bûches de 33, voire 25 cm, qui permettront également de mieux réguler votre combustion !

Lors de la seconde partie de cet article, vous retrouverez le mois prochain des conseils techniques sur le choix d’un appareil de chauffage au bois : dimensionnement des besoins, emplacement de l’appareil, autonomie, inertie, bûches ou granulés.

 

Vous pouvez également, pour compléter votre lecture, consulter la série d’articles consacrée au témoignage de M. SOUCHERIE, propriétaire d’une maison performante associée à un poêle de masse.

Le poêle à bois à un clair avantage le prix. J’ai fait installer mon poêle à bois à Libourne par un professionnel, depuis qu’il est installé, ma facture à diminuer de moitié par rapport aux années précédentes. En plus un poêle à bois dans son salon, ça fait classe quand même.

 

1. Puissance d’un poêle donné par le fabricant selon les tests effectués pour le marquage CE dans des conditions normales d’utilisation. La puissance maximale peut atteindre 250 % de la valeur nominale, mais n’être obtenue que sur un temps très court.