Le métal est un matériau solide qui résiste aux épreuves du temps.
Depuis son arrivée dans le champ de l’ameublement dans les années 1920, il n’a jamais disparu.
Aujourd’hui le métal est au cœur des tendances actuelles…
Le métal a fait son entrée dans le mobilier vers 1925 (voir le Modernisme). A cette époque, le monde est en pleine industrialisation et le métal est une nouveauté.
Les créateurs de meubles modernes, lassés des matériaux utilisés jusque là, le bois principalement, trouvent à travers ce nouvel arrivant le moyen de sortir des sentiers battus.
Le métal leur offre de nouvelles possibilités comme la production en série, la réduction des coûts de fabrication et, de fait, leur permet de rendre le design accessible au plus grand nombre.
Au delà de ces aspects pratiques, ils trouvent que ce matériau est beau et n’a rien à envier à un placage en ébène de Macassar (voir notre article sur l’art déco). Pour eux, une structure acier n’a plus à être dissimulée sous un appareillage de bois précieux. Au contraire, elle doit être mise en avant !
Mais il faudra du temps pour que ce mobilier « industriel » soit reconnu et accepté. Aujourd’hui le métal est totalement intégré à nos intérieurs et il est un des matériaux phares du design contemporain.
Propice à l’innovation et à l’expérimentation, certains designers conçoivent des meubles et des objets à partir des propriétés inhérentes aux différents métaux.
Anika Engelbrecht, jeune designer allemande, a joué sur la brillance de l’inox pour penser un miroir qui n’est rien d’autre qu’une feuille d’inox de 1,5mm d’épaisseur polie jusqu’à offrir l’éclat d’un miroir classique. Aucune structure, seulement une feuille d’inox poli.
Michael Antrobus, jeune designer londonien, a joué sur la souplesse du métal pour donner vie à un décapsuleur et un ouvre-bouteille. Quelques outils lui ont suffi pour torsader une feuille de métal à froid et lui donner la forme d’un décapsuleur et d’un ouvre-bouteille. Un peu à l’image de l’origami qui, à partir d’une feuille de papier fait naitre tout un ensemble d’animaux et autres figurines.
Le jeune studio français Nocc s’est aussi intéressé à la question de la souplesse et de la légèreté pour imaginer une bibliothèque à monter soi-même à partir d’une feuille d’aluminium de 1 mm. Tel un patron de papier marqué au niveau des pliures, ils ont légèrement perforé au laser la feuille d’aluminium afin d’indiquer à quels endroits plier la feuille et faciliter cette action. Une fois que tout est plié, la feuille d’alu devient bibliothèque.
Les exemples ne manquent pas. Parmi les objets qui ont marqué l’histoire du design des deux dernières décennies, on peut aussi citer la célébrissime bibliothèque Bookworm de Ron Arad, qui n’est rien d’autre qu’une longue feuille de tôle d’aluminium qui serpente le long d’un mur.
D’autres designers ne jouent pas sur les propriétés inhérentes du métal, mais l’utilisent simplement pour structurer un meuble sans chercher à dissimuler la structure.
Ainsi, la console Voyelle dessinée par le designer Tristan Auer pour la marque Pouenat, spécialisée dans l’édition de meubles de designers en ferronnerie, dont la structure en tôle n’est pas dissimulée sous un carénage. Pas d’habillage, seule la structure en laiton patiné dessine le meuble.
La corbeille à fruit Blow up des frères Humberto et Fernando Campana est quant à elle structurée par un ensemble de tiges de métal collées les unes aux autres, sans qu’aucune peau ne vienne recouvrir l’ensemble. La structure fait le design de la corbeille.
Le métal, matériau apparu dans l’univers du mobilier depuis les années 1920-1930 est encore très présent dans le paysage du design contemporain. Aujourd’hui nombreux sont les créateurs à l’utiliser dans leurs projets et la jeune garde n’hésite pas à imaginer de nouvelle manière de l’utiliser ou de l’usiner pour donner vie à des projets riches de sens dont l’existence repose principalement sur le métal, sa force, ses propriétés, son esthétique.
Ainsi le métal peut apparaître sous forme de tôle, sous forme de tige, sous forme de grille comme dans la dernière collection Kora de la marque Unopiù.
Par un effet boomerang, le métal est aussi dans l’air du temps à travers le succès du mobilier industriel des années 1925-1930, vestige de la révolution métallique dans l’univers de l’ameublement. Si ce mobilier a longtemps été décrié, il existe aujourd’hui beaucoup de copies car les originaux valent de l’or et sont réservés à une clientèle de privilégiés.
Une situation bien différente de celle des années 1930 où le mobilier métallique peu cher était mal apprécié.